Jusqu’ici aucune décision n’est prise au niveau étatique pour rendre la vaccination obligatoire. Toutefois, des comportements de certains patrons vis-à-vis de leurs employés font croire le contraire.
Anita Amouzou est stagiaire dans un cabinet comptable de la place. Elle vient de boucler ses trois mois et formule un renouvellement. La réponse du patron a été favorable mais à une condition : se vacciner contre le coronavirus. « Mademoiselle, tu es compétente ; je pense même te faire un contrat mais pour continuer ici, tu dois obligatoirement te vacciner comme tes collègues », a dit le Chef à sa stagiaire qui refuse de se faire vacciner et mise que sur le port de cache-nez. Cet exemple n’est qu’un parmi tant d’autres. Des intimidations, menaces, pressions…règnent dans les services publics comme privés.
Si aucune loi n’est votée pour le moment en ce sens, se vacciner devient plus que contraignant. Et c’est clair : pour participer à des réunions de services ou rentrer dans le bureau de certains responsables, il ne suffit plus de connaître la porte et savoir l’ouvrir, il faut aussi être vacciné.
Par ailleurs, la question d’obligation vaccinale a été posée au professeur Djibril Mohaman, Coordonnateur national de la cellule de riposte contre le Covid-19, lors du point de presse du mercredi passé. La réponse du médecin est le suivant. « Quelque chose est obligatoire que quand vous n’avez pas de choix. Ici, il y a un choix. On vous dit, si vous voulez aller dans cette salle, vous devez vous habiller en jaune. Si vous ne voulez pas vous habiller en jaune, vous n’allez pas dans la salle. C’est exactement comme la loi. On choisit librement d’obéir la loi. Il y a toujours une liberté de choix », a-t-il souligné.
Pourquoi se faire vacciner ?
La vaccination, selon le professeur Didier Ekouévi, épidémiologiste et président du Conseil scientifique, permet de réduire les formes graves de la maladie ainsi que les hospitalisations. Aussi, contribue-t-elle à réduire la circulation du virus. « C’est la vaccination qui est la clé de voûte aujourd’hui des traitements, de la prise en charge. Et c’est vraiment important. Nous avons beaucoup de cas positifs qui ne trouvent pas de place en réalité. Nous avons une vraie flambée épidémique avec beaucoup de décès », a-t-il dit en mi-août sur une radio locale.
Cette information concernant la flambée des cas est toujours d’actualité. Pour cette semaine, le pays a enregistré 1271 cas contre 1604 la semaine d’avant et 1598 la semaine dernière. « Ceci montre que les cas restent toujours élevés car les mois d’avant nous avons enregistré en moyenne 100 par semaine. Les choses deviennent très sérieuses. Cette semaine nous avons eu 15 décès contre 10 la semaine dernière et 5 la semaine d’avant. Il y a une augmentation de 50% de décès. Le CHR Lomé commune est saturé notamment le service de réanimation ; ce qui nous amène à augmenter les capacités, en ouvrant certaines places dans les CHU et CHR pour mieux prendre en charge les cas », a dit le médecin Djibril Mohaman à la conférence de presse hebdomadaire de ce mercredi 08 septembre 2021.
Face à l’augmentation des cas positifs et l’évolution des décès, l’appel est donc lancé à tous les citoyens à se faire vacciner pour se protéger et protéger les autres. Aussi, le respect des mesures barrières est-il toujours d’actualité.
Atha ASSAN