Catholiques, protestants et musulmans sont en atelier d’échanges ce jeudi 18 mars 2021 et ce pour trois jours. Au menu des discussions, l’élaboration d’un plan stratégique 2021-2025 en matière de santé de la reproduction pour leur regroupement commun dénommé Association des confessions religieuses du Togo pour la santé et le développement (ACRT SD). Pourquoi impliquer les religieux dans ce processus ? Découvrez la réponse de Mme Héloïse Adandogou d’Almeida, présidente du Réseau des organisations de la société civile intervenant dans la santé de la reproduction et planification familiale (Rosci- SR/PF Togo).
D’après Mme Héloïse Adandogou, les religieux, ayant un poids psychologique et culturel dans la société, sont « une cible vraiment importante à rallier pour la cause de la planification familiale ». Ceci, souligne-t-elle, « pour qu’à leur tour ils arrivent à donner la bonne information à leurs fidèles pour que la vie soit protégée même quand on est religieux et qu’on pense que la santé de la reproduction est contraire à la promotion de la vie ».
En effet, la présidente du Rosci- SR/PF Togo trouve que dans la sphère des religieux, les questions liées à la santé de la reproduction suscite beaucoup de polémique. « Elle se limite pour la plupart des religieux à la contraception hors quand on parle de santé de la reproduction on parle du continuum de la vie depuis la conception jusqu’à la naissance et toutes les étapes de vie sont contenues dans la santé de la reproduction. Quand on ne comprend pas vraiment le concept de la santé de la reproduction, on a tendance à confondre planification familiale et contraception », a expliqué Mme Héloïse Adandogou.
Au Togo, des indicateurs de santé de la reproduction sont assez préoccupant. Selon l’enquête EDST III la mortalité maternelle est de 401 pour 100.000 naissantes vivantes, la mortalité néonatale, 27 pour 1 000 naissantes vivantes, la mortalité infantile est de 89 pour 1 000 naissantes vivantes, la prévalence de la contraception moderne, 17%, l’indice Synthétique de Fécondité est de 4,8 enfants par femme et les besoins non satisfaits en matière de Planification Familiale (PF) sont de 34%. Il urge d’impliquer tous les acteurs de la société pour faire évoluer la situation.
Nécessité d’un plan d’action stratégique pour l’ACRT SD
Durant les trois jours de travaux qui se déroulent grâce à l’appui financier de Intrahealth International/CS4FP Plus, les religieux en collaboration avec Rosci- SR/PF vont œuvrer pour doter leur Association d’un plan stratégique quinquennal. « On les met ensemble pour que les différences qui existent à travers les écritures soient harmonisées afin que ils s’alignent sur ce que les autres dans la sous-région et dans le pays font pour aller vers la promotion de la vie, la promotion du développement qui découle de la santé de la reproduction », a indiqué Mme Héloïse Adandogou.
Créée en 2016 et présidée à ce jour par Prof. Sopho B. BOUKARI l’Association des confessions religieuses du Togo pour la santé et le développement (ACRT/SD) a pour but d’œuvrer à instaurer une synergie d’actions entre les confessionnelles du Togo afin de garantir une plus grande efficacité dans les interventions en matière de santé et de développement et ainsi promouvoir la vie dans toutes ses dimensions.
Atha ASSAN