Le Consortium Régional pour la Recherche en Economie Générationnelle (CREG) et le Bureau de référence pour les questions de population (PRB) en collaboration avec le Réseau des femmes africaines ministres et parlementaires, section Togo (REFAMP-Togo) ont initié ce mercredi 07 février 2023 à Lomé, une concertation de haut niveau sur le travail domestique non rémunéré et l’économie de soin.
Cette rencontre qui s’inscrit dans le cadre du projet Counting Women’s Work a réuni les acteurs de la société diverses dont les membres du REFAMP-Togo.
L’objectif de cette concertation est de partager les résultats de la recherche sur la question du Travail Domestique Non Rémunéré. Il s’agit entre autres de créer un cadre de partage entre chercheurs, communicants, décideurs politiques, parlementaires, société civile, journalistes ; harmoniser les compréhensions sur le concept de Travail Domestique Non Rémunéré (TDNR) ; passer en revue les résultats du TDNR des pays de l’Afrique de l’Ouest ; poser le débat sur les préalables à la valorisation du TDNR dans le contexte des pays africains.
« Les pays de toute la région incluant le Togo se sont engagés à considérer le genre et le changement démographique dans leur nouveau mode de programmation et de budgétisation. Tout cela a demandé de différents outils qui permettent à nos pays de mieux analyser la manière dont on peut utiliser le changement démographique en cours pour construire une meilleure croissance économique. Cela inclut la considération de différentes notions de travail comme le travail invisible qui est fourni au sein des familles par les fournisseurs de soins familiaux. Bien souvent ces soins familiaux sont fournies par des femmes en majorité , cependant ce travail n’est pas rémunéré et n’apparaît pas dans les analyses économiques, ce qui cause problème. Avec le changement de modèles sociaux, avec le faite que tout le monde doit avoir une activité rémunérée pour être capable de payer la nourriture, l’éducation, nous voulons vour comment est ce qu’on peut assurer ces soins familiaux qui sont fondamentaux », a expliqué Aïssata Fall, directrice Afrique de l’Ong PRB.
Cette rencontre poursuit-elle, va permettre d’argumenter, d’apporter les résultats des analyses faites au Togo à la demande du gouvernement et pourvoir discuter de comment les politiques publiques peuvent aider à soutenir cette charge de travail, ce temps qui passé pour les soins familiaux.
Selon Olivia AMEDJOGBE KOUEVI, présidente de REFAMP-Togo, les travaux domestiques depuis la nuit des temps, incombent plus à la femme et repose dans bien des cas, sur la femme seule surtout en Afrique. Ces pratiques affirment-elle, sont finalement dommageables aux efforts d’autonomisation de la femme et produisent aussi un impact négatif sur l’économie nationale.
« Cette situation doit absolument changer, malgré les nombreux freins entretenus par des pratiques sociales discriminantes, mais aussi parfois par les femmes elles-mêmes à travers l’éducation donnée aux enfants.Il urge alors de sensibiliser tous les acteurs pour une meilleure prise de conscience de la nécessité de valoriser le travail domestique non rémunéré jusqu’ici et de l’inclure véritablement dans les politiques et programmes étatiques afin de favoriser un développement équitable de la société », a indiqué Olivia AMEDJOGBE KOUEVI.
La présidente du REFAMP-Togo a souhaité que cette rencontre soit le début d’une véritable prise de conscience des enjeux de cette question et aboutisse sur des propositions bénéfiques à l’épanouissement de la femme et au développement socioéconomique dans nos pays.
Notons que cette rencontre a permis au Consortium Régional pour la Recherche en Economie Générationnelle (CREG) et au Bureau de référence pour les questions de population (PRB) de désigner le REFAMP comme partenaire de leurs actions au Togo.
Rachel Doubidji