Quitter les ors du pouvoir central pour les réalités du terrain n’est pas un geste anodin. Pourtant, c’est le pari qu’a choisi de relever Yawa Djigbodi Tségan. L’ancienne présidente de l’Assemblée nationale et ex-ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Réforme foncière vient d’être élue ce jeudi 16 octobre maire de la commune de Kpélé 2, dans sa région natale des Plateaux.
L’élection de Yawa Tségan à la tête de la commune de Kpélé 2 résonne comme un retour aux sources, mais aussi comme une déclaration d’intention : celle de reconnecter le pouvoir à la base.
Les défis qui l’attendent sont nombreux : aménagement urbain, infrastructures de base, planification foncière, dynamisation de l’économie rurale. Mais son parcours administratif et sa connaissance des rouages de l’État lui donnent les atouts nécessaires pour impulser un nouveau souffle à cette collectivité.
Ce retour au pays natal est bien plus qu’une nouvelle fonction. C’est une étape de reconversion assumée, un choix courageux de se mettre à l’écoute du quotidien des citoyens, loin des lumières de Lomé.
Entre devoir, humilité et ambition collective, l’ancienne présidente du Parlement togolais incarne désormais une autre facette du pouvoir : celle qui s’exerce au ras du sol, au plus près des réalités rurales, là où se construit, pas à pas, le développement du pays.
Née à Kpélé-Agavé le 5 août 1971, Yawa Tségan incarne une trajectoire singulière, celle d’une femme de conviction passée de la technocratie à la haute politique. Inspectrice des impôts de formation, elle gravit patiemment les échelons de l’administration avant d’être élue députée en 2013.
Six ans plus tard, en 2019, elle marque l’histoire en devenant la première femme à présider le Parlement togolais, un symbole fort dans un univers politique longtemps dominé par les hommes. Un poste qu’elle a occupé durant cinq ans.
En 2024, elle rejoint le gouvernement pour diriger le ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Réforme foncière. Un poste stratégique qu’elle occupe jusqu’à l’été 2025, avant de surprendre le paysage politique en revenant là où tout a commencé : à Kpélé.
Atha ASSAN









