ADAM Latif , DJOBO Boukari, Aziz Goma et 11 autres personnes interpellées dans le cadre des manifestations organisées par la Coalition des 14 partis politiques de l’opposition (C14) en 2018 ont été situés sur leur sort ce lundi 03 février 2025.
Accusés pour complot contre la sécurité intérieure de l’État, groupement de malfaiteurs, troubles aggravés à l’ordre public et destructions volontaires, ces accusés ont été, pour la plupart, arrêtés au lendemain des élections législatives du 20 décembre 2018.
En effet, selon l’avocat général, en fin d’année 2018, alors que le Togo vivait au rythme de la campagne électorale dans le cadre des élections législatives du 20 décembre 2018, les informations faisaient état de ce qu’un groupe de personnes planifiaient des actions armées dans le but d’empêcher la tenue de ces élections et de déstabiliser les institutions de la République.
Le parquet d’instruction de Lomé en date du 18 décembre 2018 requiert le Service Central de Recherches et d’Investigations criminelles(SCRIC) qui a ouvert une enquête judiciaire.
L’enquête, poursuit l’avocat général , a révélé l’existence effective d’un groupe d’activistes togolais vivant en Europe et militant au sein du mouvement baptisé « Tsobé for freedom » dont l’objectif était d’organiser des actions d’envergure pour renverser les institutions de la République.
« Pour ce faire, les membres de ce mouvement ont régulièrement organisé des réunions à Hambourg en République fédérale d’Allemagne sous la direction du nommé Affoh qui est résidant, assisté d’un certain Nouredine résidant en Italie. À ces réunions, participait Goma Aziz , un Togolais ayant acquis la nationalité irlandaise, résidant à Manchester au Royaume Uni. Le plan consistait à recruter des mercenaires pour mener ces actions violentes. Ainsi deux personnes dont Alex ATTI ont été chargés de procéder à ce recrutement par l’intermédiaire d’un certain Nafiou avec le concours du nommé Yao Abdoul Razak alias vis à vis, chargé de la coordination des opérations. Le nommé Aziz Goma est rentré à Lomé en novembre 2018 dans un cadre prétendument commercial pour faire des repérages des points de passage aux frontières du Ghana, du Bénin et du Burkina Faso. Il avait en outre la charge de financer les éléments de troupes présents au Togo pour la recherche et l’acquisition des armes. L’enquête a établi que le groupe comptait deux unités d’opérations, une constituée d’au moins 80 mercenaires devant venir du Ghana ; la deuxième dirigée par Goma Aziz constituant ainsi la branche européenne. Pour l’unité des mercenaires venus du Ghana, 8 de ses membres qui ont pu franchir la frontière ont été hébergés par le nommé Issa Issifou à Agoè Zongo avant d’être confiés à Goma Aziz qui les a logé par la suite à l’hôtel La colombe avant qu’ils ne soient interpellés le 21 décembre 2018 », a détaillé l’avocat général.
Face aux enquêteurs, tous rejetèrent les faits qui leur sont reprochés. Cependant, selon l’avocat général, l’exploitation des messages extraient de leurs téléphones et la documentation ont permis de reconstituer le processus de déstabilisation qu’ils planifiaient. Il est notamment apparu qu’ils projetaient l’achat d’armes à feu qu’ils désignaient en langage codé pour ensuite lancer des attaques contre certains points névralgiques du Togo. Des engins explosifs ont également connu un début de fabrication.
En raison de ces éléments, ils ont fait l’objet d’une mesure de garde à vue puis ont été présentés au parquet qui a aussitôt requis l’ouverture d’une information judiciaire sur les incriminations d’atteinte à la sécurité intérieure de l’État , regroupements de malfaiteurs, troubles aggravés à l’ordre public, destruction volontaire et complicité de ces infractions.
Les 16 personnes ont été inculpées par le doyen des juges d’instruction et placées sous mandat de dépôt en date du 31 décembre 2018. 4 autres personnes visées et recherchées, ont fait l’objet de mandat d’arrêt. Sur les 20 inculpées au total , 2 des 16 personnes interpellées ont été libérées.
Tout comme à l’enquête préliminaire , tous les inculpées en première comparution ont déclaré ne pas reconnaître les faits requis à leur charge. Toutesfois, certains d’entre eux ont affirmé qu’ils sont rentrés au Togo pour participer aux marches du 19, 20, 21 décembre 2018.
A l’issue du procès, les 14 accusés qui clament toujours leur innocence, ont été condamnés par le jury à 10 ans de réclusion criminelle. Les 4 autres personnes en fuite , ont écopé de 20 de réclusion criminelle chacune.
Rachel Doubidji