Jeune, très talentueux, la tête pleine de grands projets, Armel Agba-Dadja fait preuve depuis sa petite enfance d’une créativité impressionnante à travers la réalisation de plusieurs œuvres artistiques assez diversifiées. Actuellement promoteur de l’évènement REDE TOM qui sera à sa première édition cette année, il partage avec Togotopnews, ses rêves et sa passion.
Veuillez-vous présenter à nos lecteurs…
Je me nomme Armel Agba-Dadja, artiste peintre d’art et tradition, promoteur de la structure DA-AFRI ART, spécialisée dans les tableaux d’art en peinture et crayon, la personnalisation des calebasses, la mode traditionnelle ou tradi-moderne et le body painting. Je suis également le promoteur de REDE TOM, le festival de notre histoire dont la première édition aura lieu bientôt.
Comment vous est venue cette passion pour l’art ?
L’art a toujours été ma passion. Dès le bas âge et bien avant que je ne débute mes études, j’utilisais le phosphate brut ou le chewing-gum pour fabriquer le petit Jésus sur les brindilles de balais croisées. Au fur et à mesure que je grandissais, j’avais cette forte ambition de développer cette passion peu importe ce que cela allait me coûter. Tout ce qui touche à la créativité dans le domaine des arts m’interpelle.
Quels sont les domaines dans lesquels vous vous illustrez en tant qu’artiste et pourquoi ces domaines ?
Je pratique un art purement traditionnel pour révéler le génie créateur de nos ancêtres au monde entier. Dans cette logique, j’illustre mon art dans l’art plastique, la mode traditionnelle, l’évènementiel, le body painting qui consiste pour mon domaine à représenter des images et figures, symboles de nos valeurs sur le corps et bientôt, inch’allah dans la musique traditionnelle.
Pourquoi avez-vous décidé de valoriser le patrimoine culturel africain dans vos réalisations ?
L’Afrique a été toujours pour moi un coup de cœur. J’ai grandi dans un environnement familial enclin à la tradition. Valoriser ce patrimoine culturel pour moi, c‘est un devoir, pour participer à cette grande bataille de libération et d’appropriation de notre culture et de notre identité noire. Il s’agit également de révéler aux africains en premier, la richesse de notre identité que nous ignorons. Cette identité est trop souvent diabolisée sinon négligée au profit des autres.
Dites-nous les évènements sur lesquels vous avez déjà fait vos preuves et comment cela s’est passé ?
J’ai déjà participé à de grandes foires, entre autres, ADJAFI qui m’a permis de faire la rencontre de beaucoup d’entrepreneurs, d’acquérir du matériel de travail et de participer également à ADJAFI FASHION DAY, un des top défilés de 2022. La foire TOGO 2000 où j’ai fait la connaissance d’éminentes figures dans divers domaines. A l’actif des défilés de mode, je peux citer MIVAKPO, VIMA, FIFAO etc. Et en tant qu’artiste body painter, je fus dans les coulisses de l’AMBASSADRICE DU CONSOMMER LOCAL 2022, MISS AFRICAINE CULTURE 2022, MISTER TOGO 2022…
Etes-vous satisfait de ce que vous avez pu réaliser jusqu’alors ?
Satisfait de mon travail je peux dire oui, mais de mon niveau, pas encore. Je dois encore m’améliorer pour être plus compétitif et m’imposer sur le plan international. Telle est ma vision. Du chemin reste encore à faire pour cela.
Parlez-nous de vos perspectives. A quoi s’attendre avec DA-AFRI les jours sinon les années à venir ?
D’abord pour cette année, j’avais un objectif à atteindre par rapport à un thème choisi, « la royauté africaine » pour lequel j’ai préparé une collection de tableaux et de body painting déjà dévoilé à la grande soirée FIFAO en début d’année au cours d’une grande exposition. J’aimerais également cette année et les années à venir, réaliser mon projet « mon beau village » qui sera une grande excursion pour faire découvrir à mes compatriotes et à d’autres, les richesses de chaque contrée de mon pays et de toute l’Afrique. C’est un projet qui me tient à cœur.
Où trouvez-vous des ressources pour vos activités ?
Difficile d’en trouver. Du soutien moral, cela ne manque pas, mais financier hmmm…je l’espère vivement et je continue de frapper à des portes.
Beaucoup pensent que l’art est sous-côté au Togo et qu’il est dangereux pour un jeune de s’y atteler de manière exclusive, le pensez-vous également ?
Non, je ne le pense pas. Tout comme les autres activités, l’art marche au Togo. La preuve est que j’ai eu un stage chez un patron qui vit bien grâce à son savoir-faire. Je pense qu’il nous revient à nous, artistes surtout d’art visuel, de sortir de nos zones de confort pour investir dans notre visibilité, d’aller à la rencontre des opportunités et de développer nos propres stratégies de valorisation. Il faut toujours plus d’audace dans la création et surtout chercher.
Comptez-vous explorer d’autres genres artistiques à l’avenir vu que le domaine est vaste et diversifié ?
Oui bien sûr, je compte valoriser le patrimoine musical traditionnel à travers des œuvres musicales. J’envisage aussi de me lancer dans la production cinématographique. Bref, les ambitions sont grandes.
Revenons sur l’événement que vous organisez, à quoi répond cette initiative et qui en sont les bénéficiaires ?
REDE TOM (notre histoire en kabyè) est un évènement culturel qui valorise le génie créateur de nos ancêtres en premier lieu et célèbre l’histoire de nos richesses culturelles africaines (l’accoutrement traditionnel, l’éducation traditionnelle, la gastronomie, nos langues et la spiritualité traditionnelle).
Cet évènement a pour objectif d’inciter la jeunesse détachée de notre réalité traditionnelle à faire des recherches sur le passé et à le porter à la lumière pour en faire une source d’inspiration pour construire notre identité. L’évènement s’engage aussi à faire la part belle à nos produits locaux et promouvoir le consommer local.
Ils sont nombreux ces jeunes qui rêvent d’une reconnaissance de leurs talents et s’efforcent pour se faire un nom dans le domaine artistique, que leur conseillerez- vous ?
Je leur dirai tout simplement de croire en eux-mêmes et de ne pas se décourager suite aux remarques désobligeantes des autres, parfois même des parents. Qu’ils aillent toujours à la recherche de l’information directement près de bonnes personnes pour l’exploiter de manière efficiente pour leurs activités et projets. Merci
Seyram kossivi